Foqara est née de l’histoire de trois frères ayant grandi à Marrakech avant de s’installer à Paris.

Aucun d’entre nous n’a suivi de formation directe dans la mode ou le textile, mais le vêtement a toujours été présent dans nos vies.

Notre père, prof d’EPS dans un collège public à Marrakech, faisait des allers‑retours entre Marrakech et Casablanca pour vendre des vêtements et mieux subvenir aux besoins familiaux. C’est ainsi que nous avons appris tôt que le vêtement repose sur un travail rigoureux et un véritable savoir‑faire.

Une fois à Paris en revanche, après avoir terminé nos études, nous avons fini par ressentir ce que beaucoup de Marocains de la diaspora ressentent tôt ou tard : le mal du pays, et la réalisation que le retour ne se fera pas aussi tôt qu’on l’avait prévu au départ.

Nos choix vestimentaire sont des occasions quotidiennes de réaffirmer d’où l’on vient. Une manière de s’exprimer et d’affirmer son identité. 

Mais il ne vous aura probablement pas échappé que le climat politique des dernières années rend la possibilité de se mouvoir en jellaba en plein Paris délicate.

C’est de cette nécessité de compromis qu’est né notre projet : une marque de vêtements pensée pour porter sa culture fièrement en la laissant se fondre dans un contexte occidental, sans jamais s'effacer. 

À l’image de notre diaspora, partout où elle va.

Foqara (فُقَراء) vient du pluriel de El Fakir (الفَقِير) en arabe, notre nom de famille à nous trois. Dans la tradition soufie, le faqīr est celui qui reconnaît sa pauvreté devant Dieu.

À la fin de nos études, nous avons découvert, comme vous, un monde du travail souvent épuisant, productiviste, et déconnecté du respect du rythme humain et du travail bien fait.

C’est aussi en opposition à ce vécu que nous avons décidé de créer notre marque, centrée sur le respect du travail artisanal et du temps long. Nos 6 à 8 semaines de délais de livraison ne sont pas une contrainte, mais une position assumée, non négociable.

Nous tenons cependant à être totalement transparents : dans un monde capitaliste et un Maroc industrialisé, il ne nous est pas possible de nous assurer que l’absolue totalité des éléments de nos pièces soit créée conformément à notre vision d’une mode plus responsable.

Nous pouvons en revanche vous promettre que nous y mettons toute l’énergie nécessaire, et que plus notre position sur le marché sera pérenne, plus nous aurons de l’autonomie dans notre capacité à faire respecter nos principes de bout en bout.

Vous connaissez la théorie de la mort de l’auteur ? Elle affirme que l’intention de l’auteur n’a pas d’autorité sur le sens d’une œuvre. Une fois publiée, elle appartient aux lecteurs, à leurs interprétations, à leurs usages — pas à celui qui l’a écrite.

Dans cette vision, l’auteur n’est qu’un canal, un point de passage. Il ne crée pas à partir de rien — il réassemble, réécrit, réinterprète ce qui est déjà là. L’œuvre n’est donc jamais vraiment "à lui" : elle émerge d’un terrain collectif, puis retourne au public.

De même, nous ne considérons pas que nos designs nous appartiennent. Nous sommes simplement porteurs d’une mission : rendre accessible, du mieux que l'on peut, l’habit traditionnel dans un contexte européen. Le reste vous appartient.